Coluna La Plume Des Immigrants
Como ser um bom imigrante? Me fiz essa pergunta muitas vezes sem encontrar respostas concretas. Para falar claramente, já ouvi muito sobre isso. Não sei o que fazer, ou responder. “Imigrantes aqui, imigrantes lá. Eles podem sofrer em qualquer lugar”.
No avião, quando eu vinha para o Brasil, outro imigrante haitino me disse.
– Você está mudando de status. Agora você é uma diáspora.
Na hora não entendi muito bem o significado de suas palavras. Mas tenho, desde então, conseguido aos poucos, decifrar essa frase.
Viver em um país onde não se é nativo não nos torna fora da lei, mesmo que alguns de nós tenham chegado lá de maneira “ilegal”. Uma vez que um detentor de status igual, torna-se um cidadão como os outros.
No entanto, existem pessoas para as quais esse fato não está claro. Presenciei dois episódios relevantes que explicam isso. O primeiro são todos os testemunhos em volta de mim, dos quais tenho relatei alguns no meu primeiro texto. O segundo: uma experiência que vivemos, eu e meus dois irmãos, recentemente. Fomos à casa de um amigo a pé, e quando caminhávamos pela calçada um carro foi jogado sobre nós. Por pouco não fomos esmagados. No interior do veículo um motorista nos olhava de maneira dura, nos fitava com ódio. Foi embora cantando pneu, sem um pedido de desculpas sequer.
São esses tipos de experiências que nos lembram, sendo imigrantes, brutalmente, que constantemente estamos em território hostil.
No entanto, esse episódio é apenas um lado da moeda. Assim, não podemos apenas ver o lado ruim das coisas. Há muitas pessoas que nos tratam com dignidade e respeito. Existem muitas coisas boas aqui como o sorriso de um desconhecido que atravessa a rua, o conhecimento de uma nova cultura e uma língua, além das paisagens encantadoras que me surpreendem a cada dia.
Considerando tudo isso, vamos pensar que o homem não deveria ser o lobo do homem. Esta hipótese é acreditar que estamos tentando criar barreiras, quando devemos nos apoiar uns aos outros. Saiba que injustiças e as hostilidades, na base, apenas enfraquecem as relações humanas. Isso nos rouba totalmente nossa civilidade e nos leva até mesmo ao nível de um animal vil. Eu terminarei aqui para dizer que não há homens que não sejam feitos de orgulho e sentimentos. É um pouco na ordem psicomental e natural das coisas. De muitas maneiras, o status de imigrante é invasivo e entediante. No entanto, se você é humano o suficiente e curioso para sair da sua caixa, pode se fazer a seguinte pergunta: não é a humildade primeiro que faz o homem?
Versão em francês
Pile ou face de l’immigration
Comment faire un bon immigrant ? Je me suis fait la question bien trop de manières sans trouver de réponses concrètes. Pour dire clair, j’en ai tellement entendu sur le sujet que je ne sais pas à quoi m’en tenir. « Immigrants par-ci, immigrants par-là. » « Ils subissent ci ou ça, ici ou là, font ci ou ça… » En fait, rien de plus flou, pourtant pas du vent, déjà dans l’avion, une migrante haïtienne m’a lancé : « tu changes désormais de statut, tu es maintenant, un Diaspora. » Je n’ai pas bien saisi le sens de ses paroles. Maintenant, plein dedans, j’essaie de m’y forger une petite idée.
« Être élu domicile dans un pays dont on n’est pas native ne nous fait pas hors-la-loi, même si certains d’entre nous y arrivent clandestinement. Une fois détenteur d’un statut l’égal, on devient citoyen comme les autres»
Cependant, y’a des gens pour qui c’est pas clair. J’ai déjà deux faits pertinents qui explique cela ; le premier : tous ces témoignages qui trainent dans mon entourage, dont j’en ai un peu agités dans mon premier texte ; le second : une expérience qu’on a vécue, moi et mes deux frères, récemment : « On se rendait chez un ami, à pied, au environ de 8h, dans la soirée quand une voiture nous a foncé droit dessus sur le trottoir alors qu’on marchait et discutait tranquillement. » On a dû voltiger nos pas pour ne pas se faire écraser, le gars (un brésilien) qui nous a agressé avec sa voiture, seul dedans, rentrant apparemment chez lui, l’a fait exprès, on l’a su par son regard dur, lancé à travers le vitre, visage très ferme. (Ne s’excuse même pas) Sa façon à lui peut-être de nous dire : Tirez-vous ! Vous êtes sur mon territoire !
« C’est, ces genres d’expériences qui nous rappellent, étant immigrants, brutalement, qu’on est peut-être en territoire hostile, pourtant qu’on ne traine pas à la jungle. »
En effet, cet étrange dessein de la réalité n’est que le côté pile de la pièce, la face a l’air plus souple : Pour ainsi dire, on ne peut se contenter de blâmer uniquement le côté obscur des choses. D’ailleurs, il existe, naturellement, de l’autre côté de la pièce : un beau sourire d’un inconnu croisé dans la rue, la connaissance d’une nouvelle culture et d’une langue, aussi ce charmant paysage que ce pays engendre et qui m’épate à chaque abord. Franchement, si ça ne tenait qu’à ça, je me sentirais ici, chez moi, la plupart du temps. Mais, il a fallu que d’autres viennent y créer un court-circuit de temps en temps !
Considérant tout cela, faisons-nous à l’idée que l’homme ne devrait pas être un loup pour l’autre. Cette hypothèse veut bien croire que nous nous efforçons de créer des barrières entre nous alors qu’on devrait s’entre-épauler les uns, les autres. Sachez que les injustices, et les hostilités, à la base, ne font que fragiliser les relations humaines. Ça nous prive carrément de notre civilité et va jusqu’à nous rabaisser au rang de vil animal.
Je finirai ici pour dire, qu’il n’y a pas d’hommes qui ne soient faits d’orgueil et de sentiments. C’est un peu dans l’ordre psycho-mental et naturel des choses. A bien des égards, le statut d’immigrant est envahissant et ennuyeux. Cependant, si vous êtes assez humain et curieux pour vous sortir de votre boîte, vous vous feriez peut-être la question suivante : N’est-
ce pas l’humilité d’abord qui fait l’homme ? Alors, foncez-nous dessus autant que ça vous chante, mais on saura encore vous esquiver.
« La plume des immigrants. »